Formaterre

Nous commençons par comparer nos outils. Je découvre ainsi leur truelle très large :

et leur double lisseuse en bois (plus longue que celle que j'utilise en France et très facile à faire)

Une fois outillé, nous faisons le tour des matériaux.
La station de tamisage est ultra-éconologique, la paille est abondante et le sable est là...
Le tout surveillé par les montagnes du Tian-shan

Nous commençons par faire le test du pot et discuter sur la manière dont chacun travaille.
Le test n'est pas pertinent (la sédimentation est quasiment nulle) :

On peut observer que le mur est très fissuré. Je comprends pourquoi lorsqu'ils m'expliquent qu'ils ne mettent absolument pas de sable. Nous passons d'ailleurs à l'étape suivante. Comme nous sommes en présence d'une terre très grasse, je leur propose de faire 5 tests : de plus gras (1 volume de terre pour 1 volume de sable au moins gras 1 volume de terre pour 5 volumes de sable) :

Bien entendu, nous avons humidifié abondamment le support avant d'appliquer nos tests. J'ai pris la photo quelques heures plus tard, le premier enduit avait déjà fissuré (ce qui était prévisible) et nous savon que le dernier n'était pas bon puisqu'il a fallu que nous insistions à plusieurs reprises pour qu'il tienne.

Je demande à Nourbek, le propriétaire de la maison le dosage qu'il a utilisé pour construire la maison. J'apprends ainsi que c'est 1 volume de terre pour 3 volumes de paille.
Cela  correspond à nos tests (entre 1/3 et 1/4). Je lui propose alors le mélange suivant :

• 1 volume de terre
• 1,5 volume de paille
• 1,5 volume de sable

Le mélange se fait à la bêche dans un tonneau scié en 2 :

Nous allons utiliser ce mortier pour augmenter l'étanchéité à l'air entre des briques dont certaines ne sont pas jointives du tout. Voici Nourbek en action. Il utilise un autre outil que je ne connaissais pas et qui ressemble à une mini-casserole (je vais essayer d'en rapporter quelques-uns en France) pour projet le mortier :

et la grande lisseuse en bois pour étaler régulièrement le mortier :

Nourbek pour plaisanter demande à Irène de la remplacer :

Ayant déjà été stagiaire lors d'un chantier participatif,
Irène ne se fait pas prier et prend en main la suite des opérations :

Du coup, Ular un ingénieur Kirghiz souhaite également essayer avec une lisseuse que je leur ai apportée :

Ensuite, nous parlons des laits de chaux. Pour faire leur badigeon, ils utilisent directement de la chaux vive (des morceaux de calcaires qu'ils recouvrent d'eau). Au bout de quelques minutes, avec un seul morceau de calcaire, le bouillonnement est important :

Le problème qu'ils rencontrent est le suivant :

Pendant plusieurs mois le lait de chaux ne farine pas mais au bout de 2 à 3 ans, ils sont obligés de repasser une couche sinon le lait de chaux farine.

Je leur fais part de mes hypothèses :

1. Le support n'est pas assez humide.
2. Il n'y a pas assez d'eau, donc la chaux qui n'a pas carbonatée reste à l'état de poudre.

Par contre, à l'heure actuelle je ne connais pas les proportions :

masse de calcaire / quantité d'eau

pour obtenir un lait de chaux qui ne farinera pas.

En attendant, je leur ai proposé d'ajouter des adjuvants naturels :

1. Le sel d'alu qui facilite la carbonatation mais ils n'en disposent pas.
2. La caséine ou du fromage avec le moins de matière grasse possible mais cela semble les gêner bien que certains d'entre eux semblent l'avoir déjà expérimenté.
3. Du méthylcellulose (colle à papier pain) dilué qui est un rétenteur d'eau.

Je continue donc mes recherches qui sont toujours aussi passionnantes.

@ suivre

Le concept de :